Dans le cadre de la 4ème édition de J'crains dégun - Journée internationale pour l’élimination de la violence faites aux femmes et aux minorités de genre, organisée par Solidarité Femmes 13, le Planning familial 13 et le CIDFF phocéen, du 18 au 25 novembre 2024 à Marseille
Une proposition de Mireille Laplace pour Grains de Lumière, avec le concours de Paris-Films-Coop/Cinédoc, Light Cone, la Région Sud, Videodrome 2, du 29 au 31 octobre 2024
Dans le cadre du festival Les Yeux Ouverts organisé par le collectif Lundi soir, 1ères Rencontres Documentaires à Marseille, du 4 au 6 octobre au Videodrome 2 et au Polygone étoilé
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oH, LA FLEMME.
Mais bon :
Ouverture du dictionnaire (extrême effort); déambuler : se promener ça et là, marcher sans but. Dans les trois films proposés pour ce cycle Éloge de la paresse, des personnages déambulent dans la vie, en se réappropriant les espaces et leur temps, un temps nouveau, celui de la paresse, de la non-productivité, un temps qui lutte et qui résiste contre la société, sa productivité et ses normes. Des espaces qui se créent pour, justement, reprendre le temps de penser.
Résistons au travail et à ses lois ! Érigeons la paresse en vertu !
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« Dans combien d’années, de dizaines d’années s’apercevra-t-on que le théâtre et le cinématographe sont incompatibles? »
Robert Bresson dans Les Lettres françaises, n,. 968, 7–13 mars 1963
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Mémoire des Sexualités s'associe à Videodrome 2 pendant une semaine de cinéma, pour donner vie à nos archives queers.
Des histoires intimes et politiques,
Des filiations sexuelles et militantes entre différentes époques, lieux et générations,
Des films d'archives qui nous ouvrent des fenêtres sur les désirs et les luttes passés,
Des journaux intimes, des cassettes vidéos oubliées dans les placards,
Mais aussi des films de fiction, pour raconter les récits qui nous manquent.
Ce festival, c'est aussi un prétexte pour se rencontrer, et inventer de nouveaux imaginaires pour nos futures archives, qui, comme vous le savez, déménagent boulevard de la libération.
Toutes les séances sont à prix libre, les bénéfices seront reversés à Mémoire des sexualités pour les travaux d'aménagement du nouveau local.
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Dans le cadre du cycle Mémoire des sexualités au cinéma
Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence | 45 min
Sont invités à cette soirée le Couvent des Chênaies, l’ordre local des Sœurs, et Vanessa Hiblot pour une exposition d’une série de photographie réalisées avec les religieuses vouées à Saint Latex.
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Votre attention s’il vous plaît! Ceci n’est pas un exercice. La personne qui est en train de traverser la salle met littéralement le feu au tapis rouge.
Veuillez garder votre calme, et vos mains à l'intérieur du siège, les techniciens sont en train de rebooter l’ensemble du système. Une fois les lumières rallumées, attendez vous à être pris.e de vertige, de crise de larme ou tout simplement d'une envie irrépressible de pousser un cri.
Reprenez-vous! La personne qui va faire son apparition n’existe que dans la chaleur éclatante des projecteurs.
Yolanda, Samia, Freddie, Tina, Julie, Miwa, Whitney, Mylène et tant d'autres madones occupent un panthéon dont les albums et les vidéoclips sont objets de dévotions. Il faut les voir apparaître dans la fumée ou s'envoler au-dessus d'un public venu par dizaine de milliers respirer le même air que leur idole.
C'est que quelque chose nous frappe en elles, un sentiment particulier, une forme d'extase, quelque chose qui touche à la perfection, à l'absolue.
Ne vous y trompez pas, derrière ces icônes, il y a des femmes, des personnes de chair et d'os, dont la perfection se paie.
Travailleuses acharnées. Brisées par une machine médiatique machiste. Le corps assujetti à des diktats impossibles. Sexualisées et à la fois tenues à la plus pure des vertus. Exploitées, au profit d'un manager, d'une maison de disque ou d'un parent peu scrupuleux. Sujet de haine, de violence morale, physique ou sexuelle, parfois dès leur plus jeune âge. Suicidée.
Leurs histoires tragiques sont le reflet de nos existences ballotées dans un monde normatif et assignant.
Le long des côtes escarpées de nos médiocres existences, elles sont des phares, magnifiques et pailletés, érigés au prix cruel du capitalisme, mais dont la générosité avec leur public n'a d'égale que la profondeur de leurs sentiments.
Car leur chant est un écho sublimé de nos existences, émotions transcendées de nos deuils, nos ruptures, nos passions, ou des injustices dont nous sommes victimes; nos expériences d'êtres humains portées à voix hautes au milieu d'un terrain de football et reprises en choeur par tout un stade et des millions d'individus, dans l'intimité d'une salle de bain, dans l'isolement d'une paire d'écouteurs, ou derrière le micro d'un karaoké, devenus, le court d'un instant, fan.
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Voilà que vient la 18e édition des Rencontres Films Femmes Méditerranée. Une année de plus où nos regards ont scruté les bords de mer, à la rencontre d'œuvres cinématographiques et de trajectoires humaines. Des intériorités singulières engagées, deviennent collectives, se révélant à la lumière tremblante des salles obscures. La programmation met en résonance la violence dans l'espace domestique et dans le monde professionnel mais aussi les gestes quotidiens et les gestes d’amour, comme dans le bouleversant Blackbird, Blackbird, Blackberry d’Elene Naveriani (Georgie), cinéaste qui nous fera l'honneur d’une leçon de cinéma.
Cette année, nous mettons à l’honneur l'œuvre cinématographique de l’artiste Sarah Maldoror, avec comme film d’ouverture Sambizanga, en copie restaurée : une œuvre poétique qui rend hommage aux combattant·es de l'ombre pour la libération des peuples et contre le pouvoir colonial. Pour la première fois à Marseille, nous pourrons ensemble découvrir son travail lors du temps Sarah Maldoror, une cinéaste. Annouchka de Andrade, l’une de ses filles, accompagnera les projections. Enfin nous clôturons avec Madame de Sévigné d’Isabelle Brocard (France), portrait à l’écriture fine et intime d'une grande figure de la littérature française du XVIIème siècle.
C’est avec un infaillible plaisir renouvelé que nous vous invitons cette année à participer à ces Rencontres, afin de nous retrouver autour de récits multiples, toujours en mouvement, pour célébrer les femmes et la Méditerranée !
https://www.youtube.com/watch?v=cdJccbjN2pA&t=3s
Sarah Maldoror, une cinéaste
Née d’une mère gersoise et d’un père guadeloupéen, Sarah Maldoror arrive à Paris au début des années 1950. Elle se choisit un patronyme à la mesure de sa personnalité :
Maldoror, un nom qui dessine son intérêt tous azimuts pour la poésie, pour les chants et pour tous les arts.
Le théâtre d’abord, elle crée avec des amis la première compagnie de théâtre noire, Les Griots qui jouent dans des pièces d’Aimé Césaire, Jean Genet et Jean Paul Sartre. C’est encore à Paris que dans le cercle de de la librairie Présence africaine, elle rencontre celui qui deviendra son compagnon, Mario Pinto de Andrade, et fonde des amitiés durables avec Léopold Sédar Senghor, Édouard Glissant, Alioune Diop et Aimé Césaire.
C’est à Alger que débute la carrière cinématographique de Sarah Maldoror. D’abord assistante de Gillo Pontecorvo sur La bataille d’Alger, elle va vite prendre son indépendance dès son premier court métrage en évoquant les luttes de libération à travers l'émancipation de personnages féminins qui incarnent une indiscipline poétique et politique. Après des déboires avec les autorités algériennes, son film Des fusils pour Banta - aujourd’hui invisible - lui est littéralement confisqué. Elle revient en France, parcourt le monde et continue à réaliser une trentaine de films, fictions, documentaires, portraits, qui portent tous la marque de sa personnalité incandescente. Malgré les résistances rencontrées pour réaliser tous ses projets, Sarah Maldoror a construit une oeuvre de combat, poétique, féministe et profondément originale.
Cinéaste engagée, entière, exigeante, elle décède en 2020. Son ami Aimé Césaire lui dédiera ces mots :
« À Sarah Maldoror... qui, caméra au poing, combat l’oppression, l’aliénation et défie la connerie humaine. »
Tout au long du week-end, Annouchka de Andrade nous livrera sa connaissance intime de l'œuvre de sa mère et transmettra la diversité de ses propositions de cinéma et la richesse de son processus de création. L’artiste Maya Mihindou présentera à l’occasion de cette programmation une lecture des cartes qu’elle a dessinées pour l'exposition du Palais de Tokyo de 2022, Sarah Maldoror Cinéma Tricontinental.
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“Hollywood, Hollywood…
Fabuleuse Hollywood…
Babylone de Celluloïd…” - Don Blanding cité dans Hollywood Babylone de Kenneth Anger
Babylone Hollywood 2 retourne en terres angeriennes. Dans la ville des anges, les fantômes d’une époque révolue errent, rappelant à notre souvenir la grandeur et la décadence de ce que fut Hollywood dans sa période dorée, une machine à broyer des talents, à fabriquer des monstres.
Comment modeler une star ? Tel est le programme d’Une étoile est née, premier film du nom, qui expose dans un glorieux Technicolor les ficelles du système hollywoodien à travers la relecture décadente du mythe de Pygmalion, et fait un tableau bien sombre de ce qu’une vie passée devant les projecteurs importe de sacrifices. Frances Farmer, comète dans le ciel de la cité factice, en a fait les frais : Frances réhabilite la mémoire de cette actrice oubliée, aussi brillante que son destin a été tragique. Le masque blanc de Joan Crawford/Fay Dunaway craque dans Mommy Dearest, portrait de la mégalomanie et des fêlures irréparables de la star vieillissante, sommet de camp et allégorie d’une ville et d’une industrie aux deux visages. Le “jeune prodige” sans nom de Gros Plans a traversé la grande époque du cinéma muet tel une étoile filante, tandis qu’au détour des années 1930, il est réduit à réaliser des films pornographiques, confiné dans un manoir voué à être détruit par la construction d’une autoroute. En marge de l’usine à rêves, Ed Wood propose une alternative au formatage hollywoodien, un contrepoint excentrique et underground. Traverser l’univers du réputé pire réalisateur n’ayant jamais existé revient à se balader dans les égouts de la ville de pacotille, soit un voyage surprenant et imprévisible. Enfin, bien avant le parlant et bien avant Hollywood, le pionnier Leo Harrigan de Nickelodeon pave la voie à ses successeurs, avec une énergie folle et une foi sans borne dans ce qu’il participe à façonner : le cinéma.
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Partir, aller sur la route, sans objectif défini, s'ouvrir au monde, le découvrir au hasard du chemin, cette utopie de la jeunesse contestatrice de la deuxième moitié du XXe siècle a laissé des œuvres artistiques majeures et a influencé profondément et durablement les générations suivantes.
Ce mouvement venu des États-Unis, comme un désir de refaire le parcours d'est en ouest mais, à l'encontre des premiers colons venus d'Europe, non pas tracer un chemin de violence pour que le nouveau monde obéisse à un désir de conquête et de domination mais l'accueillir pacifiquement à l'intérieur de soi.
La route est aussi un cheminement intérieur, une remise en cause historique et une contestation radicale.
La contestation ne se limite pas à rejeter la vie conventionnelle de la génération précédente qui, au sortir de la guerre, aspire à la stabilité. Cette vie sécurisante enracinée dans le confort de la consommation naissante est aussi étouffante par sa morale bien-pensante et ses codes sociaux rigides. La jeunesse montante a une aspiration frénétique à vivre, à faire toutes les expériences possibles, intensément. La vie dans laquelle s'installent leurs parents est un contre modèle, une vie anémiée, sans relief, sans temps forts, sans rencontres palpitantes, un monde rétréci et sans saveur.
Le voyage, l'errance est l'un des modes de vie revendiqué par cette génération qui recherche l'aventure, le hasard qui la mettrait sur sa route, l'ouverture à tous les possibles, quels qu'ils soient. La quête n'est pas de préserver mais d'épuiser sa vie dans la richesse de ses battements, lumineux ou sombres.
Écrivains, poètes, peintres, cinéastes, la quête « On the Road » a marqué tous les champs artistiques. Kerouac, bien sûr, à qui le titre de cette rétrospective est emprunté, Ginsberg, Buroughs, Dylan et bien d'autres. Les styles sont différents mais la marque de l'errance est là avec sa revendication d'un autre monde à vivre, à construire socialement, politiquement et esthétiquement.
Ce bouillonnement, encore si proche, a eu un tel retentissement qu'il marque nombre d'artistes contemporains.
Cette rétrospective propose, en six séances, de cheminer sur ces sentiers du bout du monde ou de derrière chez nous, éblouissants ou inquiétants, saisis délicatement ou reconstruits entièrement... et d'aller voir comment les champs artistiques se sont croisés, ont fécondé des œuvres hybrides picorant du côté de la poésie, de la peinture, de l'art vidéo et de l'histoire.
Ensemble du programme par thèmes :
• La quête poétique
• Ailleurs
• Painting road
• Les grands espaces
• Errances mélancoliques
• Le temps, l'histoire et la mémoire
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Depuis 2003, à partir du festival du film sur l'architecture et l'espace urbain, Image de Ville s'attache à valoriser la création cinématographique dans toute sa diversité (esthétique, géographique et historique), à proposer de se réunir pour "regarder ensemble", pour dialoguer et échanger.
Durant ces deux décennies, Image de Ville s'est imaginé comme un espace culturel "sans toit ni murs" pour, à partir du cinéma, réunir la plus grande diversité de publics et favoriser la réflexion collective autour de notre condition urbaine.
Pour développer la qualité de la relation et de la rencontre avec ses publics, pour améliorer l'accompagnement des films et favoriser le débat et la circulation des idées à propos de notre civilisation urbaine, Image de ville fait évoluer son activité de programmation et de diffusion cinématographique.
Succédant au festival du film sur l’architecture et l’espace urbain, les Rencontres d’Image de Ville, toujours adossées aux Journées nationales d’architecture se dérouleront à Aix-en-Provence et Marseille. Elles s'articuleront à deux autres propositions tout au long de l'année : Docville, consacrée à l'architecture et aux territoires urbains, et Terrestre, sur la question écologique, proposée à partir d'un atelier de programmation.
Les Rencontres d’Image de Ville proposeront chaque année : un dialogue entre un·e cinéaste et un·e architecte ;
Au Gai Savoir urbain, proposé et présenté par le philosophe de l'urbain Thierry Paquot pour réfléchir aux nouvelles manières d'habiter notre Terre désormais urbaine ; État des lieux, une programmation pour faire le point sur "ce que le cinéma donne à voir" d'une question concernant l'architecture et les territoires urbains.
L'édition 2023 des Rencontres d’Image de Ville se déroulera tout d’abord à Marseille, du 12 au 15 octobre, puis à Aix-en-Provence, du 17 au 19 novembre.
En savoir plus
https://vimeo.com/869531166
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La poésie n’est pas un luxe. C’est une nécessité vitale.
Audre Lorde
Cette phrase d’Audre Lorde a guidé la fabrication de la 36ème édition du Festival Les Instants Vidéo. Car en effet « Elle génère la qualité de la lumière qui éclaire nos espoirs ainsi que nos rêves de survie et de changement, espoirs et rêves d'abord mis en mots, puis en idées, et enfin transformés en actions plus tangibles. La poésie est le chemin qui nous aide à formuler ce qui est sans nom, le rendant ainsi envisageable. Les horizons les plus lointains de nos espoirs et de nos peurs sont pavés de nos poèmes, taillés dans le roc des expériences de nos vies quotidiennes. À mesure que nous apprenons à les connaître et à les accepter, nos émotions ainsi explorées deviennent des terres sacrées et fertiles pour les idées les plus radicales et les plus audacieuses. »
Dans le contexte actuel (baisse des financements pour la création artistique et la culture en général, rétrécissement des espaces de liberté d’expression et montée des totalitarismes, communs d’humanité sous le joug de la globalisation) il y a nécessité d’écouter le tonnerre, d’explorer les inattendus et de créer des porosités entre les univers.
Pour les 60 ans de la naissance de l’art vidéo, nous vous donnerons à voir un panorama de la création artistique internationale, poélitique, parfois brûlante, organique, généreuse, grave ou joyeuse : 167 œuvres en provenance de 45 pays. La poésie est un outil des plus efficaces pour se connecter à ses émotions (joie, peur et colère), les reconnaitre et ainsi avoir de la clarté sur ce qui nous entoure puis mettre des mots, sur les peurs comme sur les espoirs. Le festival sera jalonné de temps de rencontres, de discussions, de convivialité offrant un écrin de bienveillance pour accueillir nos échanges de mots et pensées.
Nos échappées belles font fi des frontières et elles nous transporterons à Milan, en Jordanie, en Palestine. Le festival sillonnera aussi notre territoire d’ancrage (École Supérieure d’art d’Aix en Provence, Mairie du 1/7, Bibliothèque de l’Alcazar, Archives Départementales, Videodrome 2).
D’autres « fraternités imprévisibles et transversales » autour des arts vidéo seront à vivre lors de l’ouverture du festival à la Friche, avec la programmation concoctée par les programm’acteur·rice.s (des habitant·e·s de Marseille), ou dans les galeries populaires éphémères, 3 expositions au coeur de structures sociales.
À la Friche aussi, cette année, le/la spectateur.rice suivra un parcours un peu sinueux, pas seulement en raison des cloisons qui habillent l’espace de 650m2. Nous souhaitons l'inviter à s’éloigner de la ligne droite, à opter pour les déviations et à s’autoriser à se perdre dans le regard doux-amer des propositions des artistes. Vivons l’insurrection contre l’étant donnée….le déploiement de nos imaginaires… la réinvention de nos langages…nos rêves de survie.
Cette « nécessité vitale » a aussi fournit un angle de réflexion qui nous a donné envie de convier d’autres festivals à une conversation autour du rôle des festivals. En effet, n’étant ni des marchés de création en tournée ni des institutions muséales, les festivals sont pour nous des lieux d’audace artistique et poétique, de collaboration, de rencontres et d’échanges, de rendez-vous d’où l’on sait que l’on reviendra changé·e, enrichi·e, d’expériences à la fois collectives et intimes. Ce sont des lieux d’hospitalité en actes, des ouvertures au monde, « des parenthèses enchantées, des mondes d’utilité sociale, des petites républiques éphémères » comme le dit Emmanuel Négrier.
Et pour se sentir plus fort·e·s, nos amitiés videopoétiques nous ont conduit à proposer 3 cartes blanches à 3 festivals d’art vidéo : le Cairo Video Festival (Egypte), Limited Access Festival (Iran) et Vidéoformes (Clermont-Ferrand).
La poésie permet d’échapper aux injonctions extérieures et de reconquérir sa liberté nous dit Audre Lorde. Tout comme la chanson populaire. Qu’est-ce qui se déplie lorsqu’on accole populaire à art vidéo ? Venez donc écoutez – voir nos propositions, toutes introduites par une chanson populaire. Vous êtes les bienvenu·e·s.
Installation vidéo au Videodrome 2
12 octobre > 29 octobre
Dust
Filip Markovinović | 2022 | Serbie | 10 min
Un court film expérimental créé en combinant des archives personnelles et du found-footage. Dust nous emmène à travers des espaces oniriques de la mémoire et des moments oubliés de l'enfance.
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Sombres chimères est un corpus narrant des trajectoires vers l’humanité, en usant de la fable fantastique, dans lesquelles s’égarent les esprits à la recherche de sens.
La réflexion autour de ce mini cycle, qui se décline en 2 parties, n’aura pas été évidente. Au départ, il y avait une impression, une ambiance. Des images rutilantes, avec un filtre à la fois flou et lumineux. Des éclats d’acier et un vert saturé. Des ombres baignant sur les murs d’une ville désertée. Les ensembles de cristaux analogiques se reflétant sur des surfaces presque aquatiques. Des films qui respirent et dont le rythme cardiaque brille en dehors et en dedans.
C’est une invitation à arpenter ce chemin, de la dark fantasy contaminée par la perte d’une nature luxuriante avec Excalibur de John Boorman, il faudra traverser le pont fantasmagorique de Angel’s Egg de Mamoru Oshii, afin d’atteindre la science fiction empreinte des brumes mélancoliques de Blade Runner de Ridley Scott.
Au milieu de sombres chimères, il n’est pas rare que les héros finissent par se voir pousser des plumes et rejoignent eux aussi les chants des sirènes.
La 2ème partie du cycle aura lieu au printemps 2024.
Meriem
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Dans un contexte de répression des mouvements populaires, le recours aux technologies de surveillance de l’espace public se normalise sous prétexte de sécurité, tandis que la violence policière continue de s’accroître en France. En vue des Jeux Olympiques 2024, une loi légalisant la vidéosurveillance algorithmique (VSA) a été adoptée malgré de nombreuses oppositions (voir ici et ici), faisant de la France le premier pays de l’Union Européenne à légaliser la surveillance biométrique de l’espace public.
Il y a 4 ans, La Quadrature du Net, association de défense des libertés numériques, lançait l’initiative Technopolice pour recenser et contrer les nouvelles technologies de surveillance policières dans nos villes. Le collectif Technopolice Marseille commençait alors à s’organiser localement en organisant des conférences, expositions artistiques, cartographies de caméras et actions de rue contre le dispositif de surveillance de la ville.
En 2022, nous organisions la première édition du festival Technopolice à Marseille et y lancions notre plainte collective contre la vidéosurveillance, le fichage de masse et la reconnaissance faciale de l’État. Pour cette deuxième édition, nous souhaitons dénoncer le rôle de ces technologies, qui donnent davantage de pouvoir à une police toujours plus répressive.
Face à la mise en place de la surveillance totale de l’espace public, il est urgent de résister et d’agir pour nos futurs désirables. À travers des films, des débats et des ateliers, cette 2ème édition du festival vous invite à une réflexion collective.
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L’ensemble du programme de la 34ème édition du FIDMarseille comprend 106 films venant de 35 pays. Après avoir visionné près de 3000 films, le comité de sélection du FIDMarseille en a retenu 45 pour composer les compétitions. Parmi ceux-ci, 35 sont présentés en Première Mondiale. Le FIDMarseille continue d’affirmer sa vocation de festival défricheur, défenseur de formes, visions et modes de production qui font la vitalité d’un cinéma en prise sur un monde bouleversé et changeant. C’est pourquoi, cette année encore, la Compétition Premier Film et, d’une manière générale, les films réalisés par de jeunes cinéastes, sont au cœur du festival et de son ambition. À leurs côtés, des cinéastes plus expérimentés, au parcours internationalement reconnu, ont choisi le FIDMarseille pour y présenter leurs dernières œuvres.
La section Autres Joyaux accueille dans un programme hors compétition une vingtaine de films, dont les derniers de Jean-Luc Godard ou de Wang Bing. Des films restaurés et inédits, des séances spéciales en complicité avec certains de nos partenaires, et une programmation Jeune public renforcée complètent la sélection officielle 2023.
Après Mathieu Amalric et Albert Serra en 2022, nous avons choisi d’inviter et de célébrer trois cinéastes et artistes aux univers très différents. Whit Stillman, auteur de 5 films qui, depuis Metropolitan (1990), ont révolutionné la comédie américaine, sera à Marseille pour la première rétrospective consacrée à son œuvre. Nous rendrons hommage à Paul Vecchiali, immense cinéaste récemment décédé, par un programme de 7 films qu’accompagneront ses amis, acteurs et collaborateurs. Enfin, nous sommes fiers de réunir et présenter, pour la première fois dans le champ du cinéma, une sélection importante des films de l’artiste française Laure Prouvost, figure majeure de la scène contemporaine internationale.
Le FIDMarseille est aussi un espace pour l’industrie du cinéma, grâce au FIDLab - plateforme de coproduction internationale qui aura lieu le 6 et le 7 juillet. Avec le programme FIDCampus - résidence pour des étudiants et jeunes réalisateurs du monde entier, le FIDMarseille affirme son rôle dans la formation des cinéastes de demain.
Nous tenons à remercier les réalisatrices et réalisateurs, les productrices et producteurs qui nous ont confié leurs films, ainsi que les jurés qui nous honorent de leur présence. Et nous remercions du fond du cœur nos partenaires, sans le soutien et la confiance desquels le FIDMarseille n’aurait pas lieu. Nous vous souhaitons une riche et belle 34ème édition.
L’équipe du FIDMarseille
Le programme complet du FID Marseille 2023
Au programme du festival
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Le cycle Go West est pensé comme un voyage itinérant commandé sur un tour opérateur. Circuit imaginé entre trois grandes villes de la côte Ouest : Los Angeles, San Francisco, Portland. Des villes qui prennent leur essor à l’époque de la ruée vers l’or, dans la hâte d’accueillir les colons de l’Est venues avec la violence et la fatigue de rêves déjà déchus du nouveau continent. C’est avec ce même espoir désespéré propre aux touristes occidentaux, que nous aurions été convaincu·es par le slogan de l’agence de voyage : “Les villes qui vous en donnent plus”*
Ce voyage est un voyage auquel on participe avec dans nos bagages, nos fantasmes, nos rêves, notre imaginaire modelé par des années d'américanisation du monde. Un voyage où l’on arriverait souriant·e, fier·e de débarquer de l’avion sous un soleil de plomb comme le personnage de Judith dans The Savage Eye. Un voyage dans lequel notre guide quelque peu arnaqueur ou bien tout simplement réaliste nous aurait lourdé au bout de quelques jours, en nous disant sur un ton poli “ Démerdez vous”. Puis, désemparé·es par la perte de notre narrateur, la tristesse se serait emparée de nous. Prostré·es dans une chambre d'hôtel sans âme, nous serions accablé·es d’avoir espéré le paradis et de nous rendre compte progressivement des nuances de gris propre à la couche de réalité sombre, tenace et violente présente sous le vernis brillant des histoires auxquelles nous avons voulu croire. Mais c’est grâce à ce désenchantement que nous nous serions rendu·es disponible à une autre histoire, à d’autres rencontres. C’est par ce rejet, que notre regard se serait porté sur les marges, sur les invisibles des récits hégémoniques.
De Los Angeles (The Savage Eye, My Crasy Life) à Portland (Mala Noche) en passant par San Francisco (Chan is Missing), les quatre films ici présentés proposent d’arpenter les villes de la côte Ouest avec un oeil désenchanté, non apprivoisé, un oeil sauvage. Ils nous invitent à sillonner ces villes dans lesquelles des réalités parallèles s’entrechoquent. À traverser, avec les protagonistes, les questionnements qui les animent depuis leur point de vue situé. À plonger dans l’angoisse et la solitude provoquées par des villes qui rejettent tout ce qui ne profite pas à son capital.
Quatre films low budget, parfois auto-produits, dont trois premier long-métrages. Quatre films nés dans l’ombre des studios hollywoodiens. Quatre histoires qui prennent le contre pied de la légende tant narrée de cette terre de l’Ouest, imaginée comme prospère, terre d'opportunité et de bonne fortune.
Quatre films ancrés dans le réel mais qui utilisent l’outil de la fiction, non pas pour reformuler ou altérer l’histoire réel et violente de ce territoire à l’image des fictions hollywoodiennes, mais plutôt comme un outil politique avec lequel il faut composer. Car la réalité contemporaine de l’Ouest américain, ne peut être représentée que dans l’entre deux. Entre la réalité crue des populations colonisées et aujourd’hui considérées comme étrangère au territoire et le fantasme rêvé d’une terre de tous les possibles, dernière limite terrestre avant l’océan pacifique.
Chaque séance sera introduite par une lecture. Les extraits littéraires sont pensés comme des excroissances du cinéma, ils permettront à tour de rôle de créer des échos formels entre image et mots, mais aussi d’accompagner les films d’une perspective historique sur ce territoire complexe qu’est l’Ouest Américain.
*Slogan tiré du slogan officielle de la ville de Los Angeles “La ville qui vous en donne plus”
Anouk Moyaux
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« Je sors toujours d’un film de Samuel Fuller admiratif et jaloux,
puisque j’aime recevoir des leçons de cinéma »
François Truffaut
Dès 1965, à 53 ans, Samuel Fuller apparaît dans les films d’autres metteurs en scène. Godard le premier avec Pierrot le Fou, lui fait incarner un cinéaste qui, à la réplique de Belmondo : « J’ai toujours voulu savoir ce que c'était exactement que le cinéma », répond de façon péremptoire par une formule devenue iconique : « Un film c’est un champ de bataille : Amour, haine, violence, action, mort, en un mot, émotion. »
Samuel Fuller et Jean Luc Godard s’étaient rencontrés en 1965 après que ce dernier ait qualifié Shock Corridor de “Chef d'œuvre du cinéma barbare”, dans les Cahiers du Cinéma.
« J'étais sujet à l'excès, Jean Luc était un minimaliste. J’aimais bien ce type, mais certainement pas parce qu’il m’a dit combien mes films ont eu un impact sur lui. Je me moquais de cette histoire d’influence. Il faut être honnête, pour ses premiers films, Godard avait volé pas mal d’idées dans Le Port de la drogue et Les Bas-Fonds new-yorkais. Ça ne me dérangeait pas , mais pourquoi ne pas appeler un chat un chat.(...). Nous n’avions jamais répété cette foutue scène. Je ne savais pas ce que Jean Luc voulait, alors j’ai tiré une bouffée de mon cigare et j’ai joué mon propre rôle, lâchant une phrase de mon cru. Une prise et c’était réglé. Godard a adoré. Je serais riche si j’avais touché un centime à chaque fois qu’un magazine de cinéma ou un programme de festival imprimait cette foutue citation. »
On le verra ensuite chez Luc Moulet, Dennis Hooper, Wim Wenders (trois fois), Steven Spielberg, Claude Chabrol, Larry Cohen, Mika et Aki Kaurismaki, Amos Gitaï, clôturant sa carrière d’acteur par le bien nommé The End of Violence en 1997.
Ces cinéastes (et bien d’autres) ont aimé les films de Samuel Fuller, se sont inspirés de sa façon de raconter des histoires, de ses idées sur la nature humaine : « Même mes personnages inventés étaient sincères. Que mon histoire mette en scène une pute, un général, un indicateur ou un flic, j’essayais de les rendre vrais. Pas héroïques, pas patriotes, pas aimables mais vrais c'est à dire fidèles à leurs origines et à leurs désirs. »
Que Sam vienne faire un tour dans leurs films ce devait être à la fois une citation, un symbole et peut être aussi, un talisman pour un peu de sorcellerie, pour que les dieux du cinéma leur soient favorables.
Pour beaucoup de réalisateurs Samuel Fuller est un héros, on peut le considérer comme le dernier grand cinéaste américain dont la vie fut le carburant authentique d'une œuvre unique en son genre. Reporter, soldat, scénariste, metteur en scène, producteur mais toujours indomptable et inassignable. Fuller avait le génie du scénario, une manière de dramatiser toute situation avec une pensée du cinéma très précise, un sens aigu de la mise en scène.
« Je pense que pour moi la clé du cinéma de Sam Fuller, c'est quelque chose que j'ai toujours connu dans ma propre vie, dont j'ai fait l'expérience, et à laquelle je peux m'identifier : la violence émotionnelle. La violence émotionnelle est bien plus terrifiante que la violence physique. Ce qui fait le plus peur dans la violence, c'est son processus : depuis la menace de violence jusqu'à la sortie de la violence. Dans n'importe quel film de Sam Fuller, chacun des cadres est sur le point d'exploser sous cette violence (...) Fuller pousse la réalité à la limite de l'absurde, et cela en devient plus réaliste. Cela ressemble plus à la vie. Les films de Sam avaient une force, une urgence qui pulvérisaient tous les clichés, du racisme au nazisme, de l'horreur de la guerre à la brutalité du journalisme. Dans ses films domine toujours le besoin d'atteindre, aussi rapidement et complètement que possible, la vérité. »
Martin Scorsese
« La morale est affaire de travellings »
Luc Moullet
Le premier film de Samuel Fuller est un documentaire sur la libération du camp de concentration de Falkenau, le 8 mai 1945. Armé d’une caméra 16 mm envoyée par sa mère alors qu’il était sur le front, il passe en un instant de soldat soumis au feu de l'ennemi à celui de soldat témoin de l’horreur concentrationnaire. Il explique ainsi : « J’ai croisé le capitaine Walker, qui m’a dit : Vous avez toujours la caméra envoyée par votre mère ? J’ai répondu oui. Il m’a dit d’aller la chercher. Je suis revenu avec ma caméra, de la pellicule et je suis entré dans le camp. J’ignorais que j’allais tourner mon premier film. »
D’une durée de 20 minutes, il contient un très long plan séquence témoignant, sous la forme d’un panoramique, de l’extraordinaire sens moral et pratique de Fuller. Il choisit de montrer la réelle contiguïté des espaces entre le dedans du camp et son hors-champ. La durée du plan ainsi que son mouvement filé rétablissent au sein d’un même espace sensible le quotidien normalisé de la ville et l’horreur concentrationnaire, stade terminal de la barbarie moderne excédant en impensable les conséquences, craintes mais connues ou reconnues de la machine de guerre.
« C’est l’Impossible. Pas l’Incroyable, ni l’Horrifiant, mais un mot simple, que tout le monde peut comprendre, un seul mot. La chose importante, c’est que l’Impossible nous choquait, mais pas au sens où l’on utilise le mot “choc”. C’est plus fort que de rendre malade ou d’horrifier. C’est hypnotiser. Et le silence parmi nos soldats était très lourd, quatre ou cinq jours durant, on a gardé le silence. »
Cette confrontation originelle semble s’être répercutée plus tard, dans ses longs métrages, à travers une poétique filmique des enchaînements hétérogènes et contradictoires, une porosité permanente entre la violence et la tendresse, l'amour et la haine, l'amitié et l'amour. D’où ses fameuses ouvertures de films, d’une frénésie sans préliminaires : tout commence par des coups, des meurtres, des traumatismes. Il faut avec Fuller en passer par le choc pour atteindre une forme souterraine de douceur et, surtout, de vérité.
Samuel Fuller a réussi à créer, dans un cinéma a priori très masculin, de magnifiques personnages féminins et à filmer subtilement des êtres provenant de communautés alors peu représentées dans le cinéma américain. Les couples chez Fuller sont sauvages, il n’y a pas d'assujettissement de l’un à l’autre, ce sont avant tout des individualistes défendant leur territoire. Il faudrait faire une généalogie de la femme dans le cinéma de Samuel Fuller, depuis les femmes de pouvoir (Mary Welch dans Violences à Park Row, Barbara Stanwyck dans Quarante tueurs) jusqu’aux strip-teaseuses et prostituées qui ne s’en laissent pas conter (Constance Towers dans The Naked Kiss et Shock Corridor, Jean Peters dans Pickup on South Street).
Son empathie envers tous ces hors-la-loi, ces fous, ces asociaux, ces prostituées, ces imposteurs qui peuplent ses films crée un type de héros fullerien à contre-courant des modèles hollywoodiens de l’époque. Il a déniaisé et fait grandir Hollywood.
« Pour moi, l'anarchie, c'est remuer ciel et terre contre ce qui est mauvais pour le peuple. J'aime l'anarchie. Un anarchiste, à mon avis, c'est le VRAI révolutionnaire* »
* (Il était une fois Samuel Fuller. Histoires d'Amérique racontées à Jean Narboni et Noël Simsolo, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 304)
Olivier Puech
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Cette année, l’équipe du festival poursuit sa mue. Les « anciens » s’attellent à transmettre aux nou- veaux et nouvelles venu.e.s le frais flambeau de l’esprit de la Première Fois. L’aventure continue et continuera, animée d’un désir de découvertes cinématographiques !
Les films de la sélection 2023 captent aussi une mue, sociale celle-là. Les renouvellements profonds à l’œuvre affleurent dans les images, révélant en même temps les dépouilles du corps de l’ancien monde.
Les quinze films proposés saisissent les transformations sociales, intimes et politiques à bras-le corps. Que ce soit la domination patriarcale, la misogynie ou la colonisation, les cinéastes rendent visibles des rapports malades, des structures inégalitaires mais aussi des gestes émancipateurs et des solidarités salvatrices. Il sera question des incels qui trouvent dans le monde virtuel du web un effrayant exutoire, de la transphobie meurtrière dans une Athènes en mutation, d’un combat intime et juridique pour s’extraire d’une vie conjugale délétère, de la réappropriation d’une mémoire individuelle ou collective, et finalement de la chaleur des liens humains face à la tentation de l’individualisme.
Les cinéastes mettent en image ces rapports en inscrivant leur démarche dans un temps long, créant des liens forts avec celleux qui sont devant la caméra - quand ce n’est pas avec elleuxs - mêmes qu’ielles renouent par le geste du cinéma. Et ce serait peut-être cela qu’ielles nous proposent : renouer avec nous-mêmes, en tant que corps intime, singulier, incompressible. En tant que sujet social pour qui l’attention à l’autre serait un acte pleinement politique. En tant que communauté humaine un peu plus consciente d’appartenir à un environnement plus vaste qu’elle, en interdépendance avec le vivant.
De la cellule familiale à l’institution, EHPAD ou ESAT, il s’agit de proposer des alternatives aux représentations et comportements normés pour que s’épanouissent des personnalités complexes dans un peu plus de liberté d’action et de pensée. Il y a quelque chose de l’ordre de la nécessité à changer. Quelle plus belle mue que celle qui nous permet de retrouver une capacité d’agir ?
Le travail d’Alexe Poukine, l’invitée d’honneur de cette édition, résonne parfaitement avec notre sélection. Les personnes qu’elle filme opèrent une transformation de leur récit intime. Ses mises en scène portent à nos oreilles les voix des corps assignés aux rôles de victimes ou de bourreaux pour en modifier nos représentations. Cinéaste de la parole et de la relation, elle contribue à rendre sensibles et dicibles les zones grises du trauma. Sa démarche nous touche au cœur. Nous aurons le plaisir de montrer ses deux longs-métrages et d’explorer ses manières de faire lors de notre traditionnelle masterclass.
Venez donc faire votre mue à cette 14ème édition de La Première Fois !
https://vimeo.com/799539000
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En cinéma d’animation figuratif, le travail de la mise en articulation du mouvement se fragmente en différentes étapes. Il y a ce que l’on appelle les “poses clés”; ce sont les poses spécifiques de chaque action. Entre chaque pose clé il y a un vide, rempli par ce que l’on appelle une intervalle. C’est l’ensemble de ces intervalles qui permet le mouvement d’opérer sous nos yeux.
Intervalles au Videodrome 2, c’est un nouveau rendez-vous trimestriel dédié à explorer les films d’animation sous des formes diverses. Tous les trois mois, seront proposés 2 films sur 2 jours mettant en avant des œuvres réalisées par des techniques spécifiques.
Lors du premier rendez-vous d’Intervalles en octobre, nous avons choisi de (re)visiter des œuvres virtuoses de l’animation japonaise, suites haletantes* de planches en 2D, dont les images semblaient sortir de l’écran pour nous atteindre. Animation (anima, animam) ; étymologiquement, le souffle, mais aussi l’âme. Ce qui, par le mouvement, donne vie. Comment, mieux que par cette définition, en venir à la technique du stop motion, ou en français de « l’animation en volume » ?
À l’heure où la création numérique s’insère dans tous les interstices de la création animée (de l’animation 3D servant de liant à deux séquences dessinées à la main, jusqu’aux œuvres intégralement réalisées numériquement), les films d’animation en stop motion font presque figure d’anomalie du genre, de par l’aspect inévitablement laborieux de leur production.
Certains noms reconnus du cinéma américain contribuent néanmoins à populariser ce médium « de niche » : Tim Burton bien sûr, producteur de L’étrange Noël de Mr Jack réalisé par Henry Selick et co-réalisateur des Noces Funèbres pour le Studio Laïka (studio au sein duquel Henry Selick réalisera plus tard Coraline), mais également les longs-métrages de Wes Anderson (L’île aux chiens et Fantastic Mr Fox) par exemple, ou plus récemment le Pinocchio revisité par Guillermo del Toro pour la firme Disney.
Les longs-métrages d’animation en volume constituent, en quelques sortes, une figure de résistance, une lutte de la création artisanale et « faite main » face à des recettes automatisées et virtualisées. C’est d’autant plus vrai concernant les films proposés pour ce 2 ème rendez-vous. Madgod de Phil Tippett, aussi bien que Junkhead de Takahide Hori, sont deux versions culturellement antagoniques d’un même mythe ; celui du créateur travaillant seul sur sa vision propre, dans son garage pendant presque une vie.
Et si ces longs-métrages ont effectivement pris des années de travail, loin s'en faut de devoir le résultat final à un seul homme : car c'est bien à des équipes de travail, déterminées à insuffler l’âme dans des décors de pâte à modeler, que l'on doit ces deux œuvres, dont l’une dispute à l’autre le titre de « déambulation la plus barrée ».
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« Le cinéma est-il un art ? « Qu'est-ce que ça peut vous faire » est ma réponse.
Jean Renoir
Il y a eu le cinématographe et la télévision. Deux procédés distincts. L'un provient de la théorie de la lumière, l'autre de celle du signal, on peut peut-être le dire comme ça. C'est la toute fin du XIXème siècle en tous cas, pour les deux. Et tous deux ont eu des retentissements étonnants durant le XXème. Et tous deux se sont entremêlés, dans de drôles de noces. Il faut considérer les va-et-vient : Hitchcock, Rossellini, Godard, Pialat, Renoir, Lumet, pour ne citer qu'eux... Plus près de nous, Dupontel, les Nuls, les Robins des bois, Astier en un sens... Et un jour sera faite l'histoire des transfuges HBO et Netflix.
D'ailleurs, il n'y a pas qu'avec la télévision que le cinématographe entretient des relations torves : Music Hall, théâtre, roman, bande dessinée, musique, les listes sont longues, là encore, des transfuges divers. Ce qui délimite un territoire gigantesque de films qui n'ont pas été réalisés par des individus se revendiquant cinéastes. C'est Rossellini disant « Je ne suis pas un cinéaste », c'est Chaplin « C'est ce que nous sommes tous, des amateurs ».
C'est réjouissant, ce caractère non disciplinaire du cinéma, ces discussions qui commencent par « tu sais, moi, le cinéma, je n'y connais rien », et qui se poursuivent pendant des heures sur tel ou tel film...
Le texte de Renoir qui débute par la phrase en exergue se poursuit par : « Faites des films ou bien faites du jardinage. »
Alors voici un groupe de jardiniers, cinq anglais et un américain (depuis naturalisé sujet de la gracieuse majesté) : Terry Jones, John Cleese, Michael Palin, Eric Idle, Graham Chapman et Terry Gilliam. Ils ont labouré la BBC, quelque temps, de 1969 à 1974.
En 1971, ils ont rejoué certains de leurs sketches télévisuels pour « le grand écran » (La première folie des Monty Python, Ian MacNaughton). Mais la lassitude s'était installée à la télévision, Cleese était parti. Le Monty Python's Flying Circus s'achève donc, mais la troupe se reforme pour un film (Monty Python : Sacré Graal !, Terry Gilliam et Terry Jones, 1975). Le succès est tel qu'ils sont régulièrement interrogés sur la suite qu'ils comptent donner à leur travail. Par provocation et pour faire taire les journalistes, ils ont pris, à la suite de Idle, l'habitude de répondre : la vie du Christ. Ce qui sera finalement Monty Python : La vie de Brian, Terry Jones, 1979. Enfin, leur dernier film (Monty Python : Le sens de la vie, Terry Jones et Terry Gilliam, 1983) leur fera connaître la reconnaissance critique (Grand prix du jury Cannes 1983), alors qu'ils le considèrent comme raté...
À nous donc de voir si ces quatre films ont également labouré et semé quelque chose dans et avec le cinéma.
https://www.youtube.com/watch?v=SJUhlRoBL8M
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En 1959, la guérilla menée par Fidel Castro et les barbudos renverse le dictateur Batista. Le cinéma lui aussi fait sa révolution, un cinéma qui se veut égalitaire et novateur. Très vite, le nouveau pouvoir crée l’Institut cubain du cinéma (l'ICAIC), animé par de jeunes et talentueux cinéastes férus de modernité cinématographique, comme Santiago Álvarez, Tomás Gutiérrez Alea, Julio García Espinosa ou Sara Gómez. Du côté de la fiction, ils tournent le dos au réalisme socialiste et revisitent le néoréalisme, le surréalisme buñuelien et la politique des auteurs. Du côté du documentaire, ils lorgnent du côté de Dziga Vertov et du cinéma direct. Leurs films livrent un formidable instantané de la société cubaine des années 60, en faisant une place, devant et derrière la caméra, aux dominés et aux exploités, aux femmes et aux noirs. Ils enregistrent aussi les soubresauts de l’époque, en dénonçant la politique nord-américaine à l’intérieur (sort des minorités aux USA) et à l’extérieur (tentatives d’invasion de Cuba, guerre au Vietnam, néocolonialisme en Afrique et en Asie). Dans ce contexte, des alliances se nouent avec les cinéastes progressistes étrangers comme Chris Marker, Agnès Varda, Joris Ivens, Roman Karmen ou Mikhaïl Kalatozov.
C'est dés lors que les opérateurs, les techniciens et les cinéastes absorbèrent les expériences les plus significatives de l'après-guerre. L'éthique du néoréalisme italien, le formalisme baroque du cinéma soviétique, l'esprit contestataire du Free Cinema anglais, l'expérimentation formelle de la Nouvelle Vague française, l'anticolonialisme tropical du Cinema Novo brésilien ou la réflexivité du cinéma direct sont autant d'influences qui une fois assimilées ont pu constituer un répertoire d'images et de motifs proprement cubains.
La production documentaire joua un rôle central dans l'affirmation du cinéma cubain, encouragée dans un premier temps par la fondation de L'ICAIC dont Castro voulut qu'il fut un fleuron dans la production d'un cinéma transcendant la question de la propagande. Dans les quinze premières années de l'ICAIC la célèbre phrase de Castro « Dans la Révolution, tout ; contre la Révolution, rien. » fut de toute évidence comprise comme la possibilité d'un manifeste esthétique puissant et cela particulièrement dans le cinéma documentaire.
Dans le même temps l'expérience politique cubaine a exercé un phénomène d'aimantation sur des cinéastes engagés dans l'espoir révolutionnaire lenino-marxiste. Dans la décennie des années 60, Beaucoup d'entre eux viendront faire des films à Cuba, encouragés par les nouvelles institutions misent en place par Castro et guidés par l'enthousiasme provoqué parmi les militants du monde entier. Durant cette période vont donc s'entrecroiser le nouveau cinéma cubain et beaucoup des mouvements avant-gardistes du cinéma mondial, chacun revendiquant une vision de la réalité cubaine et la modelant selon son propre manifeste esthétique.
Ce programme en 6 séances entend rassembler les principaux cinéastes et documentaristes qui ont jeté les bases du cinéma cubain et qui ont incarné le bouillonnement esthétique et politique des ces années où l’on rêve à une révolution dans la révolution…
Les séances seront présentées par Sylvain Dreyer :Agrégé de lettres et maître de conférences en littérature et cinéma à l’Université de Pau, il a aussi enseigné à l’Université Paris 7 Diderot et au Collège universitaire français (Moscou). Ses travaux portent sur le témoignage, l’engagement et les formes documentaires. Il est l’auteur de Révolutions ! Textes et films engagés. Cuba, Vietnam, Palestine (Armand Colin, 2013). Il a co-dirigé Littérature et cinéma en miroir (PUPPA, 2013), La Critique à l’écran I. Les Arts plastiques (Septentrion, 2018) et La Critique à l’écran II. Filmer la littérature (Septentrion, 2021). Il réalise aussi des films documentaires.
Les séances du cycle
Dans le cadre du colloque Archive vitale de la révolte. Esthétiques dissidentes de l'Octubre Chileno organisé par les Universités Grenoble Alpes et Aix-Marseille
En collaboration avec le FRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur, Zoème et Salon du salon
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Après une pause sauce crise sanitaire, le festival des Chantiers revient. Une nouvelle équipe, de nouveaux films mais toujours au V2. Cette année, on est super heureux.ses d’accueillir des étudiant.es du Master documentaire de l’université marocaine Abdelmalek Essadi de Tétouan pour échanger sur nos pratiques documentaires.
Trois jours de festival entre Turbulence et le Videodrome 2, des rencontres avec les auteur.ices sélectionné.es, deux tables-rondes et des films, plein de films - de création, d’atelier, et expérimentaux …
C’est l’occasion de se rencontrer entre étudiant.es, jeunes auteur.ices, technicien.nes et amateur.ices de cinéma !
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Voici une invitation à arpenter une généalogie des images que l’Amérique renvoie à elle-même en temps de crise. Une psychanalyse cinématographique en six étapes de la déchirure interne propre à la bourgeoisie blanche états-unienne. Si dans les médias les États-Unis sont dits aujourd'hui fracturés, ce n’est pas une première : depuis la Guerre de Sécession, et le triste gâchis de la période de Reconstruction, l’imaginaire national, voir nationaliste, ne cesse d’invoquer une division perpétuelle, suggérant qu’inévitablement, un jour ou l’autre, il y aura des comptes à rendre.
Le cinéma n’a jamais était complètement indemne de cette tension morale, mais en tant que grande fabrique du rêve américain, la machine Hollywood a toujours peiné à dépeindre le revers de sa propre médaille. Ce n’est qu’à la fin des années 1960, alors qu’ils sont fragilisée économiquement par la concurrence montante de la télévision, et désespérément à court d’idées pour regagner leur public, que les studios se tournent vers une jeunesse cinéphile et engagée pour réaliser des films d’un genre nouveau. À la grande surprise de l’industrie, ces films rencontrèrent un franc succès auprès du public surtout par leur mise en cause de la mythologie nationale. Alors qu’aujourd’hui ces films et leurs acteurs semblent plutôt incarner ce mythe américain, peut-être peut-on prendre un peu de recul pour mieux comprendre les atavismes d'une Amérique qui peine à se regarder en face ?
L’époque, 1967-1975, dite de la New Hollywood, ouvre les possibles à de jeunes réalisateurs, fortement inspirés des nouvelles vagues européennes. Ces derniers ont pu apporter une nouvelle touche et une nouvelle sensibilité aux façons d'appréhender la condition américaine, proposant de nouvelles perceptions dans des approches réalistes inédites. Mais tout comme la Contre-Culture a été écrasée par le mouvement massif contre-révolutionnaire de Nixon et Reagan, cet espace-temps d’expérimentation et de prise de conscience au sein même de l’industrie se refermera rapidement avec l’avènement du blockbuster.
Ce n’est pas une coïncidence que cette époque de renouveau cinématographique, et de son succès parmi la jeunesse, correspond étroitement avec celle de la guerre au Viet-Nam et à sa contestation. On imagine mal la nouvelle vague française sans le contexte historique de la guerre dite “sans images” en Algérie. Dans ce cycle, essayons de replacer dans leur contexte ces grands films qui ont façonné la manière dont les États-Unis ont de se regarder, sans jamais oublier pourquoi ils en ressentaient le besoin.
Les 4 longs-métrages de fiction proposés effeuillent un désenchantement et en propose une variation en 4 temps, qui donnera à voir la vie adolescente dans une petite ville texane presque figée dans le temps, à suivre les errances d’un homme accablé par les rêves bourgeois de ses parents, à subir l’absurdité kafkaïenne de la condition de soldats conscrits, à regarder à travers l’oeil même de la caméra d’un journaliste politique pour n'en être finalement que plus blasé. Et comme contrepoint et rappel incessant du vrai derrière les images d’Hollywood, deux documentaires d’Emile de Antonio portant autant sur la guerre qui a hanté "l'esprit du temps" que sur les factions militantes qui ont mené une lutte violente et incessante contre l'État pour en finir.
Les films seront présentés dans un ordre chronologiquement diégétique - et le passage de la fiction au documentaire prendra comme point de basculement 1968, l’année de l’offensive du Tết au Viet-Nam et d’une campagne présidentielle marquée par deux assassinats, à savoir celui de Martin Luther King Jr. et du candidat démocrate Robert F. Kennedy (frère lui-même d'un président assassiné) à moins de trois mois d’écart. Je ne sais pas précisément ce qu'est qu’un soixante-huitard américain, mais ensemble nous pouvons peut-être en dresser le portrait et tenter de comprendre comment il a façonné l'Hollywood que l'on connaît aujourd'hui. En tout cas, cette période, ses modalités, ses manières de se narrer et de ne pas se regarder, je m’en sens encore héritier, ne serait-ce qu'en regardant une série Netflix. Et c'est parfois avec l'amertume de l'occasion manquée, du chemin non pris, que je revois ces grands films qui me permettent de regarder, brièvement, les États-Unis pour ce qu'ils sont devenus, et de mieux me comprendre.
Jake McCarthy Wiener
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La 17ème édition des Rencontres Films Femmes Méditerranée nous réunit cette année autour de films singuliers, choisis dans l’énergie collective et grâce à la diversité de nos regards. Entre l’envie de travailler avec les mémoires qui constituent les territoires méditerranéens et de donner la part belle aux récits initiatiques et familiaux à exhumer, à la sororité sous toutes ses coutures, nous sommes fières de vous faire part de notre programme.
Les Rencontres s’ouvriront avec le film d’Erige Sehiri Sous les Figues. Il donne à voir la rébellion de jeunes femmes contre les structures patriarcales, patronales, et coloniales de la Tunisie, dans un huis-clos à l’ombre des figuiers, lors de la cueillette estivale. Elle prolongera l’expérience avec une leçon de cinéma, le lundi 29 novembre au Videodrome 2.
A l’honneur, Françoise Romand et ses Dérapages Contrôlés. Une autrice de documentaires burlesques, intimes et politiques qui prouvent avec maîtrise que l’aventure documentaire n’est pas qu’une affaire de sérieux.
Nous espérons que cette programmation donne l’envie de continuer à découvrir des films sensibles, engagés et généreux dans nos salles préférées et de célébrer les cinémas des femmes et la Méditerranée encore cette année !
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Le collectif Cinemabrut est une association créée en 2006 par des passionné·es de cinéma, guidé·es par l’envie de faire découvrir le continent encore mal exploré du cinéma autoproduit, terre d’accueil pour de nombreux·ses auteur·es. Ce projet, né de la volonté de soutenir un autre regard sur le cinéma, souhaite valoriser la diffusion et la distribution de ces films singuliers et peu vus en salle. Le festival est un temps fort dans le prolongement des actions du collectif, qui organise tout au long de l’année différentes projections en France et à l’étranger. L’enjeu est de donner une visibilité à ces films parallèles, mais aussi de permettre un moment de rencontres et d’échanges.
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Le 35e Festival Instants Vidéo, manifestation dédiée à l’art vidéo et la poésie électronique, se tiendra du 21 octobre au 04 décembre 2022 à Marseille et ailleurs (l’expo se terminant le 29 janvier 2023). Les rencontres internationales auront lieu à la Friche la Belle de Mai du 9 au 12 novembre.
2022 marque un tournant dans l’histoire du Festival : pour la première fois, notre association met en acte de nouvelles formes de travail en commun et c’est un collectif artistique qui a sélectionné avec attention le travail de près de 180 artistes en provenance de plus de 144 pays (sur 3300 propositions reçues), qui sera mis en valeur lors de projections ou sous forme d’expositions et de performances.
Le festival cherche à intensifier les possibilités de rencontres, à décloisonner les univers et rendre toujours plus accessible l’art vidéo. le festival est un lieu qui permet qu'à travers chaque incidence poétique, public et artistes puissent se relier.
Ainsi, trois galeries populaires éphémères (structures sociales) seront ouvertes à Marseille, les programm’acteur.rice.s (des habitant.e.s de Marseille) ouvriront le festival avec une programmation d’art vidéo qu’iels ont concocté cette année, la flamme du Festival Images Contre Nature (Marseille) se ravivera, la Biennale d’art vidéo /si:n/ fera étape à Marseille avec une programmation de jeunes artistes émergent.e.s de Palestine, et la WebTV Visualcontainer (Milan) diffusera l’une de nos programmations en ligne pendant un mois.
Enfin, des échappées belles transnationales nous conduiront à Gaza en Palestine, à Ispahan en Iran, à Milan en Italie et en Région Sud (Aix en Provence et Nice).
« J'aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur cœur se balancer
J'aime les gens qui disent et qui se contredisent et sans se dénoncer
J'aime les gens qui tremblent, que parfois ils ne semblent capables de juger
J'aime les gens qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté
J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons » (A.S.)
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Depuis ses origines, le cinéma donne à voir la ville qui se construit et se développe depuis une multitude de points de vue (architectural, urbain, social, politique,écologique...). À l’échelle de la planète toute entière, si notre condition humaine est désormais urbaine, notre civilisation doit aujourd’hui faire face à des défis majeurs, en particulier écologiques. Pour y répondre et construire le plus collectivement possible ce « vivre ensemble urbain », le point de vue poétique et sensible du cinéaste constitue une contribution essentielle.
Depuis 2003, Image de Ville valorise la création cinématographique dans toute sa diversité (esthétique, historique et géographique) pour contribuer à la diffusion de la culture architecturale, urbaine et écologique.
Le programme du festival Image de Ville, pour cette année 2022 et sa 20ème édition, tourne autour d'une série d'évènements, créant l'occasion de rencontres, de conversations et de débats, notamment :
Deux dialogues cinéma architecture : l'architecte togolais Sénamé Koffi Agbodjinou et le cinéaste allemand Daniel Kötter, l'architecte français Christophe Hutin et le cinéaste portugais Pedro Costa;
Des événements cinéma : un hommage à Éric Rohmer, parcours autour de l'inscription du genre dans la ville, focus sur la ville dans les séries de David Simon, expositions et table ronde autour de la place de la salle de cinéma dans la cité;
Quatre écrans thématiques issus de l'actualité cinématographique : Esprit d'une ville, Génies des lieux, Terrestre, Hospitalité(s);
Au Gai Savoir Urbain : trois tables rondes autour de la Nature urbaine, animées par le philosophe Thierry Paquot et prolongées de projections-débat.
La vingtième édition du festival du film sur l’architecture et l’espace urbain se déroulera du 10 au 23 octobre à Aix-en-Provence, Marseille, Martigues et Port-de-Bouc, et du mercredi 12 au dimanche 16 octobre au Videodrome 2, pour un total de 13 séances.
Lire le communiqué de presse
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Odessa, New York, Berlin, Londres, Paris, Marseille, Hong Kong... Déambuler dans un paysage urbain, s'en imprégner, sentir son atmosphère lumineuse ou obscure, tumultueuse ou apaisante... Observer les hommes qui l'habitent, l'architecture qui le magnifie, la lumière diaphane ou brûlante qui le nimbe ou le transperce...
Le cinéma, enfant de la civilisation urbaine a toujours été fasciné par l'entrelacement des lignes, le grouillement de la foule diurne ou nocturne, le glissement des flots de voitures... Saisir à la volée les rythmes trépidants, transformer les lignes de fuite en lignes ondoyantes, déployer l'espace en glissements infinis ou en anamorphoses, le compacter en battements rythmiques hallucinés, le géométriser en enchevêtrements de figures abstraites... le cinéma expérimental exhale les battements de la ville, sa respiration, ses pas de deux, les transfigure en un ballet mutant et mouvant.
Grains de Lumière propose une rétrospective autour de la ville « Pulsations urbaines » ou comment le cinéma expérimental s'est emparé de son fourmillement et des rythmes urbains, de son espace, de son architecture, des clignotements de ses lumières, des flots de sa circulation et du ballet de ses piétons. Traversée historique et traversée géographique : Odessa, Paris, Marseille, Londres, Hong Kong, New York, Berlin ... une grande quantité de villes déployées à travers la caméra de cinéastes très divers, des années vingt (1921) aux films les plus contemporains (2019), regroupées sous divers traitements : flux, rythmes, architecture.... soit 6 programmes en une vingtaine de films :
Ensemble du programme par thème :
Odessa, une magie urbaine
Déambulations
Flux
Archiville
Comme en un rêve
Jeux d'ombre et de lumières
Les séances du cycle Pulsations urbaines