Anne-Marie Miéville, la part belle

On n’est jamais seul. Hannah Arendt écrit : « Dans la solitude nous ne sommes jamais seuls avec nous-mêmes, nous sommes toujours deux en un et nous devenons un, un individu complet […] seulement grâce aux autres et lorsque nous nous trouvons avec eux. »

Jean-Luc Godard, comédien, dit cette phrase dans Nous sommes tous encore ici.
On n’est jamais seul à faire un film. On le fait a minima avec les ouvriers et les ingénieurs qui ont construit les machines qu’on utilise, on le fait avec les souvenirs de lecture, de musique, avec une équipe, avec des comédiens, des producteurs…
Parfois, même, les films sont signés de plusieurs noms. Les films collectifs.
Dans cette dernière variété, on trouve par exemple les films créés par des entités fraternelles ou sororales (les frères Coen, les soeurs Wachowski). Les films créés par des couples (Jean-Marie Straub et Danièle Huillet).

S’interroge alors l’altérité, ce qui fait que deux êtres, séparés et unis, tentent d’exprimer quelque chose qui ne soit ni tout à fait l’un, ni tout à fait l’autre, mais ce mystérieux entre-deux. Il y a Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville. Ils forment un couple depuis le début des années soixante-dix, ils ont co-signé de nombreux films (Ici et ailleurs, Numéro deux, France tour détour deux enfants -que nous avons diffusé au Vidéodrome 2, bien d’autres encore…) Elle a scénarisé par exemple Sauve qui peut (la vie), Prénom Carmen,  Détective (que nous avons diffusé au Videodrome 2) et figure à différents titres (montage, direction artistique…) à quasiment tous (peut-être tous, il faudrait vérifier) les films de Jean-Luc Godard depuis leur rencontre.

Et en son nom propre, elle a réalisé des films. Ceux qui ont assisté à la projection de Je vous salue Marie, de Jean-Luc Godard, au Vidéodrome 2 dans le cadre du cycle Jean-Luc Godard, histoire(s) du garçon et de la fille, se souviennent sans doute du lumineux film court qui ouvrait la séance, Le Livre de Marie, qu’elle a signé.
Un cinéma de caresse musicale, de la distance entre les êtres, de la solitude des âmes et du mouvement des corps pour atténuer cette solitude. Un cinéma essentiel.

Mon cher sujet,

Lou n’a pas dit non,

Nous sommes tous encore ici,

Après la réconciliation,

tels sont les titres des quatre films longs qu’elle a réalisé entre 1988 et 2000. On dirait un haïku.

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Le programme du cycle

 

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Tarif des séances

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2€ pour les moins de 14 ans par séance
Gratuit pour les lycéens et les étudiants

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