Les 33èmes Instants Vidéo refusent de se plier au mot d’ordre planétaire : Vie, la mort te guette ! Celles et ceux qui seront sages survivront peut-être au virus et auront à nouveau accès au paradis de la consommation. Et les autres ? Ils auront des ailes. Il n’existe pas d’autres moyens pour dé-confiner les corps et les désirs malgré toutes les murailles de la raison boursière et la peur de la chute. Ce sont les poètes qui tissent nos ailes à coups de pinceaux, d’images, de notes, de mots ou de gestes. C’est à Jean Benoit, un artiste surréaliste, que les Instants Vidéo ont cette année emprunté le titre de leur festival : Mort, la vie te guette !
Les Flambeaux de la Liberté
de Xavier Lavernhe, 2019, France, 14 min
Les « Flambeaux de la Liberté » est l’expression qui a été donnée aux cigarettes durant une campagne publicitaire pour Lucky Strike en 1929 afin de promouvoir la cigarette comme vecteur de l’émancipation féminine. L’histoire de cette campagne est racontée par son propre metteur en scène : Edward Bernays, neveu de Sigmund Freud et conseillé en relations publiques. Incarné par des mains de prestidigitateur, Bernays recompose son récit en manipulant les images d’archive liées à cette époque.
La Primavera or About Some Features, Possibilities and the Consequences of Creative Approach
de Neno Bechev, 2019, Bulgarie, 5 min
Une comédie légèrement noire. Un prisonnier créatif invente des moyens d’évasion dont les conséquences le surprennent. Un film qui pourrait s’apparenter à un courant artistique que l’on nommerait le « réalisme magique ».
National Landscape
de Marko Lampisuo, 2019, Finlande, 5 min
Un court métrage et une improvisation musicale contre l’appropriation culturelle d’alt-right (mouvement politique d’extrême-droite). Un cri de flûte traverse les paysages en voie de désintégration. L’admiration des paysages des collines de Carélie prend une tournure inquiétante, car des symboles nationaux communs furent autrefois détournés par les fascistes.
World on fire
de Juman Daraghmeh, 2016, Arabe d’Israël, 2 min
Marcel Broodthaers en conversation avec Hideaki Anno et Akhenaton
de Julie Tremble, 2020, Canada, 5 min
Un pharaon extra-terrestre récite un texte poétique dans lequel l’artiste Marcel Broodthaers assimile le flux de la mémoire et du rêve à un paysage cinématographique. Répondant au texte dense et imagé, l’animation expose un nombre limité d’éléments en variations continues. Le corps du pharaon se déforme comme sous l’effet d’un perpétuel mouvement intérieur et le paysage est animé de faisceaux lumineux en partie tirés de l’œuvre apocalyptique et philosophique de Hideaki Anno, Neon Genesis Evangelion.
The Stream X
de Hiroya Sakurai, 2019, Japon, 7 min
Dans les cours d’eau artificiels des rizières, l’eau de la nature doit suivre des règles artificielles. Ainsi, la nature est rendue abstraite, donnant naissance à une nouvelle forme de beauté distincte de l’état naturel. Le thème de cette œuvre est la vivacité de l’eau telle qu’elle suit le cours créé par l’homme. Cette œuvre est un ballet utilisant le son et le mouvement des algues et de l’eau. Avec la voie d’eau comme théâtre, j’ai filmé la chorégraphie des algues.
From Scotland with Love
de Jason Moyes, 2019, Ecosse, 3 min
Une série d’actions effectuées selon un ordre prescrit. Une étude du mouvement et du but. Un rituel collectif de résilience qui défie le temps et la géographie.
La boussole / The farthest point on the compass
de Kim Kielhofner, 2020, Canada, 9 min
À l’aide du film Saint-Jean-Port-Joli, réalisé par Pierre Dumas en 1962, cette vidéo retrace une quête visant à résoudre un mystère lié aux berges du fleuve.
1001 nuits
de Claude Chuzel, 2008, France, 3 min
Une édition du XVIIIe siècle des Mille et une nuits a pour couverture une page de journal, celle qui relate la séance du 15 Janvier 1793 de la Convention Nationale, où fut votée la mort du roi. Le livre est posé sur une page du Coup de dés de Mallarmé : la page « N’ABOLIRA ». Le texte est transporté, extrait de la vidéo numérique, il devient image fixe d’un fichier jpeg puis de nouveau matière (papier+imprimante). Le vernis le rend imperméable, entraîne des particules d’encre, imprime le geste, des couleurs disparaissent, parfois une monochromie s’impose…C.C.
« Ce geste lève le voile d’une beauté à réinventer. Il est le trait d’union entre la nécessité érotique de nos corps et la nécessité critique de la poésie et des images. » M.M.
L’aile rognée
de Céline Pierre, 2020, France, 28 min
Les pics rocheux d’une montagne
l’amorce puis la lecture du poème
un entretien, une entrevue.
Face après face.
Dialogues sur la possible dépossession du vécu par l’image.
De part et d’autre des plans, au bord du gouffre et de l’effondrement,
la voix du philosophe citant Guy Debord et la « Société du Spectacle »,
la voix de la jeune comédienne interrogeant le poème de Mandelstam comme figure du cinéma.
L’aile rognée. L’aile rognée jouée avec les transparences.
Les voix émergent, alternent, voisinent, s’altèrent devant les failles du pic rocher, devant le buisson calciné et le poème d’ors et déjà oublié.
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Tarif des séances
PRIX LIBRE
Nous souhaitons que le cinéma demeure accessible à toutes et tous. Nous souhaitons pouvoir porter la singularité de notre modèle de diffusion non commercial.
La curiosité et le plaisir des images ne doivent pas être un privilège.
Si nous conseillons un prix, 5 euros (celui que nous appliquions jusqu’à présent), ce sera prix libre à partir de janvier 2020, pour toutes les séances organisées et portées par l’équipe de Videodrome 2, signalées en conséquence dans nos supports de communication.
Adhésion annuelle non-obligatoire de 5 euros (de date à date).
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
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